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L'aiguille de la boussole
17 novembre 2007

Je l'ai fait !

On m'avait bien avertie à l'école : faire toute sa carrière professionnelle dans une même entreprise relève de l'exception. Les statistiques sont sans appel. Ainsi, au bout de leurs deux premières années d'expérience professionnelle, plus de 80% des diplômés d'Audencia (école de commerce à bac +5 de bonne réputation) ont changé d'entreprise. J'ai fait une école de commerce dite "parisienne" dont les statistiques ne doivent pas être bien différentes.

Je pensais ne pas faire partie de cette majorité de jeunes diplômés changeant si rapidement d'entreprise : en effet pourquoi quitter une entreprise que j'ai choisie, pour un poste qui me plaît, avec des perspectives de carrière (responsabilités, salaire...) très attrayantes ?

Réponse près de 2 ans plus tard : comme beaucoup je pense, j'ai été déçue.

Déçue d'être restée 2 ans chez le même client alors que j'avais signée dans une société de conseil pour la diversité des missions et des clients proposés, déçue par un travail peu excitant, déçue de rester dans un contexte franco-français (ce qui me fait perdre mes compétences linguistiques à grande vitesse), déçue d'avoir compris un peu trop tard que l'entreprise privilégie l'efficacité à l'équité...

Bref, je m'ennuyais. Je restais pour me prouver à moi-même que j'étais capable de rester longtemps sur un même poste (une constance que je n'avais pas eu jusque là, puisque j'ai fait de longues études supérieures où je changeais de sujet au moins une fois tous les six mois). Je restais parce que l'ambiance était bonne, parce que le client m'appréciait et me le faisait comprendre. Je restais surtout parce que la situation était confortable : peu de mise en danger (je connaissais les process, les interlocuteurs...), beaucoup de responsabilités très vite...

Le facteur déclencheur : dès mon entrée dans l'entreprise, je savais quand je serais éligible à la promotion visée, j'ai travaillé en vue de celle-ci, j'en ai rêvé et... je ne l'ai pas eu. Aucune explication valable (une explication embarrassée sur les "quotas"), et certains collègues moins compétents, moins engagés, qui ont été moins exposés, qui ont eu moins de responsabilités l'ont eu, eux, cette promotion. Je n'imaginais pas ne pas avoir cette promotion (que j'aurais, m'avaient promis mes responsables), et mes collègues ne doutaient pas non plus que je l'aurais... Alors, que s'est-il passé ? Relativement peu de place, des collègues ayant agressivement fait savoir que s'ils ne passaient pas ils démissionneraient (ce que je n'avais pas fait, pensant que c'était une réaction un peu enfantine, la prochaine fois on ne m'y reprendra pas!), peu de réseau dans l'entreprise (puisque j'étais chez le client depuis le début...). On a décidé que moi la sympa, la motivée, je pouvais bien attendre 6 mois de plus : je n'aurais pas la promotion promise.

Le sentiment qui dominait quand j'ai appris la nouvelle (et qui n'a pas changé) : l'écoeurement et le sentiment d'un grand gâchis. Et honnêtement, au fond de moi, la rage de voir des esc palavas-les-flots passer devant moi, si bardée de diplômes, toujours première de la classe (bref, de la fierté blessée, ce qui n'est pas très glorieux je l'avoue).

... 1 mois et 5 jours plus tard, une vingtaine d'heures d'entretien après, je l'ai fait... j'ai posé ma démission ! Je pensais que ce serait un moment jouissif, finalement j'ai trouvé l'instant pénible (enfin, cela soulage aussi), c'est tout.

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