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L'aiguille de la boussole

15 décembre 2007

les études de cas

Voici quelques unes des études de cas que j'ai pu rencontrer :

  • market sizing (i.e. estimer la taille d'un marché) :

* combien de skis sont vendus en moyenne France ? quelle stratégie adopter pour un nouvel entrant sur le marché français ? (extrait d'une petite boîte de conseil orga/strat)

* quel est le prêt à la conso moyen par français ? (extrait d'une petite boîte de conseil en strat- mon pire souvenir, le cas s'est transformé en "chiffres et lettres" géant)

  • transformation :

* comment modifier l'organisation d'une escouade de commerciaux en structure matricielle (vs. organisation actuelle régionale actuelle) ? par quelles étapes faut-il passer ? (extrait d'une petite boîte de conseil en strat)

  • perte de CA :

* je suis un leader du marché des chauffe-eau en France, et je perds de l'argent. Pourquoi? Et comment redresser la situation ? (extrait d'un des leaders mondiaux du conseil en strat)

  • SI :

* (après m'avoir remis un dossier de quelques pages sur le sujet) : préconisez-vous à l'agence B d'investir dans le nouveau système d'info comme l'a fait son concurrent, l'agence A ? (extrait d'une petite boîte de conseil en orga). J'ai eu quasiment la même question (sans le dossier préalable) chez un intégrateur célèbre.

  • les "questions à la con" :

* comment mesurer la hauteur de l'immeuble d'en face ? (extrait d'un des leaders mondiaux du conseil en strat... qui m'en ont demandé d'autres, mais dont je ne me souviens plus...)

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2 décembre 2007

négocier son salaire d'embauche

comment négocier son salaire ?

Alors là vous n'avez pas affaire à une grande championne (comme c'est le cas d'ailleurs pour la grande majorité des filles ainsi que l'ensemble des études parues sur le sujet l'ont évoqué : les filles auraient des scrupules à se "vendre" et à réclamer une somme qui leur semble importante), mais je vais vous faire partager mon expérience.

D'abord, il faut savoir que quand on est jeune diplômé bac +5 et que l'on brigue un poste dans une société du CAC 40 (ce que je connais, pour le reste je pense que les marges de négociation sont plus larges), des grilles de salaire en fonction des écoles existent, et qu'il est difficile de "sortir" de cette grille. Cela tombe bien dans mon cas je fais parti du top 3 des écoles de commerce. Néanmoins, en terme de salaire ai-je tenté de demander plus ? Oui, timidement, en arguant que j'avais déjà fait un apprentissage sur 2 ans auparavant. Mais cela n'a pas marché. Par contre je connais quelques personnes qui ont pu grapiller 1 à 2 k€ de cette manière (toujours des garçons^^).

Autre tentative de négociation : négocier sur les avantages en nature (dans ma précédente boîte c'était les mêmes avantages pour tous, donc rien à négocier).

Autre tentative : se faire valider une expérience professionnelle préalable (ce qui dans certaines entreprises permet d'être éligible plus tôt à une promotion). Dans mon cas j'ai négocié 6 mois, ce qui est le standard dans mon ancienne boîte (on prend l'expérience effectivement acquise et on divise par deux). Mon ancienne boîte est d'ailleurs assez chiche et beaucoup n'ont pas d'expérience créditée, ou un petit 3 mois pour une année de césure. Bref sur ce point je n'ai pas mal négocié, même si j'aurai pu mieux négocier (puisque j'ai fait 2 ans en apprentissage, même si je n'ai travaillé en entreprise que 1 an de manière effective).

Quand j'ai souhaité changer de boîte, on m'a demandé le salaire que j'avais dans mon ancienne entreprise, je l'ai donné en précisant que dans quelques mois j'aurais beaucoup plus (et en citant le montant). La première entreprise s'est alignée sur le salaire que j'aurais eu dans ma boîte actuelle (mais par contre, moins d'avantages en natures, et pas de primes qui représentent 10% à 20% de mon salaire dans ma boîte actuelle) : bref dans ce cas j'aurais gagné moins, sans avoir les marges de manoeuvre que j'avais dans mon entreprise. Le poste était correct sans plus, je n'ai pas donné de réponse...

Quand j'ai eu la proposition d'embauche pour de l'audit à l'international (le rêve!!!), je savais que je n'y allais pas pour le salaire, et je l'ai dit d'emblée, tout comme eux m'ont aussi dit qu'ils ne pourraient pas me payer autant que ce que j'aurais dans ma boîte. Cependant j'espérais quand même quelque chose de correct (dans mon échelle de valeurs, a minima 45k€) : au téléphone on m'a annoncé 43k€. J'étais folle de joie d'être acceptée, mais ma déception quand au salaire s'est ressentie, j'ai avoué que j'avais espéré a minima 45k€. Finalement on s'est mis d'accord sur 44k€, mon interlocutrice disant qu'elle ne pouvait absolument pas aller plus loin. Connaissant les pratiques salariales du secteur, cela ne m'a pas beaucoup étonnée.

27 novembre 2007

les défauts et les qualités

Une autre question récurrente lors des entretiens : pouvez-vous me citer quelques uns de vos défauts et qualités ?

Les qualités c'est normalement facile, on devrait pouvoir en citer 3 à 5 sans souci (à répéter tout de même avant l'entretien, il peut arriver qu'avec le stress on perde ses moyens). On doit être capable d'illustrer chaque qualité (et pour chaque défaut) par une anecdote. Personnellement dans ma besace j'avais "j'ai une forte capacité d'adaptation, je suis très enthousiaste, je suis très tenace, etc."

Par contre, quels défauts citer ? On pense toujours à "je suis trop perfectionniste", mais cela à un côté de déjà vu. Personnellement j'essaie de n'en citer qu'un mais de l'argumenter beaucoup. Le mien c'est "oui je suis très tenace, mais je dois veiller à ne pas l'être trop. Mon ouverture d'esprit me permet de lutter contre mon obstination..." (quelque chose de ce genre). Quand on insiste un peu je dis aussi que j'apprends à déléguer (bref, sous-entendre que quand je prends conscience d'un défaut, je fais ce qu'il faut pour le contrer).

25 novembre 2007

le dress code lors des entretiens

Cela peut paraître bête, mais quand on doit se préparer pour un entretien, l'une des premières questions qu'on se pose c'est "comment m'habiller?"

1- technique du passe-murailles

Pour être sûr de ne pas faire de faux pas, prendre un costume-cravate ou un tailleur de couleur sombre, sans aucune originalité, avec des chaussures parfaitement entretenues et assez confortables (pour parer à l'éventualité de rester debout sur une longue durée) avec une serviette et un sac à main sobre (pas de mickey mais pas non plus de logo voyant à la Louis Vuitton sauf pour quelques secteurs d'activité).

Techique à conseiller à ceux qui manquent d'assurance ou (et le plus souvent) qui n'ont pas encore très familiers du processus d'entretien.

2- technique de la personnalisation

Autant j'avais opté pour la technique du passe-murailles il y a 2 ans (avec un tailleur noir Hugo Boss), autant cette année j'ai osé aller en entretien avec les vêtements que je mets dans le cadre de mon travail : un pantalon élégant et une blouse, ou encore une petite jupe avec un top assez sobre. Ce n'est pas grand chose bien sûr, mais cela différencie déjà un peu des candidats et ainsi j'ai l'avantage de me sentir "naturelle" dans mes vêtements, et je pense que s'est ressenti positivement dans mon attitude.

21 novembre 2007

La motivation

La question récurrente lors des entretiens, c'est bien sûr "pourquoi êtes-vous motivée pour faire de l'audit/du conseil/ pour rentrer chez X ?"

Mes arguments :

- l'absence de routine

- le challenge

- le développement professionnel via l'acquisition de nouvelles compétences métiers + le développement personnel via la rencontre avec de multiples personnes, de cultures différentes (entreprise, pays, positions, etc.)

- le côté Sherlock Holmes pour l'audit

- le fait que je connais l'audit/le conseil et que j'aime cela. --> C'était en fait me semble-t-il cet argument qui portait le mieux ^^

- le fait que c'était adapté à mon choix de vie (je suis célibataire donc pas de problème pour aller à l'étranger, pour faire de lourds horaires, mes amis me soutiennent d'autant que certains ont le même type de mode de vie, ma famille me soutient aussi dans mes choix, et je ne crains pas de rester loin d'eux assez longtemps, je l'ai fait, de plus avec la technologie moderne il est facile de communiquer ensemble régulièrement).

J'ai en fait pu me rendre compte dans les entretiens qu'il n'était pas nécessaire de citer une ribambelle d'arguments, mieux vaut souvent en développer un solidement plutôt qu'en évoquer plusieurs de manière superficielle, qui peuvent laisser de l'absence d'engagement du postulant.

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20 novembre 2007

Les insiders

Quand on cherche un nouveau travail, bien sûr on consulte les annonces parues et les sites Internet. Cependant, comment trouver des informations qui feront toute la différence (santé financière de la boîte / recrutement prévu / interlocuteurs clés...) ?

1ère idée : faire fonctionner son réseau

- côté famille, on m'a dit qu'il y avait des opportunités chez un grand opérateur de telecom qui structurait un de ses départements comme une société de conseil. Bon, je connais bien la boîte (et pour cause, on en parle le weekend au déjeuner...) avec ses avantages et ses inconvénients. Je ne creuse pas plus le sujet.

- côté amis, on m'a donné les coordonnées des responsables et de la secrétaire de l'inspection générale d'une grande banque (une de mes amies avait eu une proposition, qu'elle avait refusée, mon dieu, alors que j'aurais adoré cela...). J'ai fait suivre mon CV et ma LM à la secrétaire, mais je n'ai pas eu de succès (et comme je ne suis pas trop "rentre dedans" et que par ailleurs j'avais déjà pas mal d'entretiens à passer, je n'ai pas persévéré). Au moins, grâce à elle je connais les avantages mais surtout les inconvénients d'un job d'audit à l'international (en gros on passe nos weekends avec nos collègues, on revient très rarement en France, et tout se passe dans un petit monde clos où tout se sait... bon, je peux faire face à cela je pense).

Plusieurs amis m'ont aussi fait un feedback sur un BigFour, où ils travaillent, et un plus léger sur les cabinets concurrents. Problème, je cherchais dans le département "conseil" et eux travaillent en "audit". Enfin, cela donne je pense une juste "température" des avantages et inconvénients de chacun de ces cabinets.

On m'a aussi donné les coordonnées d'un camarade de classe travaillant dans un cabinet en organisation réputé. Je n'ai pas eu à m'en servir, j'ai décroché l'entretien par candidature spontanée et comme je n'ai pas passé d'entretiens là-bas (ayant déjà reçu la proposition d'emploi que je cherchais), je n'ai pas eu à le solliciter. J'avais aussi les coordonnées d'un camarade de classe travaillant dans un (le plus) prestigieux cabinet de conseil en stratégie, mais je n'ai pas posé ma candidature là-bas : les CV restent stockés 2 ans en moyenne, donc si je me rate je suis au purgatoire pendant ce temps. Et surtout je pense que tant que je n'arriverai pas à résoudre correctement une étude de cas ce n'est pas la peine.

J'ai aussi croisé une personne qui connaissait quelqu'un travaillant pour la même boîte où je vais aller, mais qui déplorait l'ambiance très fi-fille qui régnait. Bon, elle travaillait au market, pas moi, cela peut être différent, même si j'ai conscience que je ne serais plus dans un univers très majoritairement masculin (où je me sentais plutôt bien au final).

- côté réseau école, via l'annuaire des diplômés j'ai contacté des anciens (pas trop anciens pour que la relation soit assez "naturelle" entre nous) qui étaient dans les entreprises où je passais des entretiens. Résultat mitigé : pour le cabinet en strat qui m'avait enthousiasmé, la personne après avoir accepté de me faire un feedback s'est dédite (de façon lâche ^^) en ne répondant pas à mes mails et mes coups de téléphone. J'ai arrêté les frais au bout de 3 tentatives.  Pour un autre poste j'ai eu une discussion longue, chaleureuse et sans langue de bois me semble-t-il sur l'entreprise visée.

2ème idée : se renseigner sur Internet

- des sites de "feedback" d'expérience existent sur le Net, mais sont rarement mis à jour. Exemple :  http://www.stagescritics.com/ . On trouve parfois des perles, mais il faut beaucoup chercher. On trouve aussi parfois des choses (mais beaucoup ont été supprimées/censurées m'a-t-on dit) sur www.ciao.fr

- le site de mon association de diplômés : parfait pour trouver des enquêtes sur les salaires, des conseils pour la rédaction du CV, certains feedbacks d'entreprise...

- il y a aussi les sites de mise en relation professionnelle : http://www.viadeo.com/ (pour la France) et http://www.linkedin.com/ (pour le monde entier, en anglais). Je ne les ai pas utilisés sinon pour consulter le CV de mes interlocuteurs quand j'avais leur nom avant les entretiens. Je ne tenais pas à me faire remarquer par mes collègues en étant très active sur le site et j'avoue avoir un peu de mal à solliciter en direct des gens.

Ce que j'ai privilégié, ce sont les forums : les propos sont sans langue de bois et parfois on peut faire des échanges en temps réels avec certains insiders.

Il y a les forums d'école, par exemple http://www.lfdp.net/ibb/ (forum non officiel des étudiants d'Audencia, avec un thread dédié aux carrières, accessible sur inscription) ou http://www.prepa-hec.org/forum/ (espace carrière, mais fréquenté essentiellement par des étudiants, donc l'information est moins intéressante puisque pas de "première main").

Mais pour moi le site par excellence pour trouver des avis tranchants, argumentés, sincères (en dehors de quelques trolls vite repérables) reste http://forum.hardware.fr/hfr/EmploiEtudes/liste_sujet-1.htm. Je suis sur ce forum depuis de nombreuses années, sans beaucoup y participer, et j'ai pu constater qu'il suffisait parfois d'un animateur clé pour développer tout un sujet. Ainsi le thread sur le conseil en stratégie, développé notamment grâce à Oski, est une mine d'information, tout comme celui sur un intégrateur bien connu, grâce aux frères ennemis Zozobar et Csvop. Les threads sur l'audit grâce notamment à Tessirom et Philou035 commencent aussi à se développer.

3ème idée : se documenter via les livres dédiés au sujet

Cela paraît être l'idée la plus évidente, mais parfois on répugne à tenter cette piste, pensant qu'on ne trouverait que des banalités.

En fait, via le guide des cabinets de conseil en management, déjà cité précédemment (http://www.editionsdumanagement.com/management.html) j'ai pu cibler les cabinets souhaités (en fonction de leur CA, de leurs besoins en recrutement, de leur stratégie, de leur potentiel de croissance... tout cela est cité dans l'ouvrage) et organiser mes candidatures. Le guide est cher (45€ dans mon souvenir) mais c'est un très bon investissement pour un non initié ou pour quelqu'un qui ne sait pas par où commencer.

Autre bon investissement : si vous ciblez uniquement les cabinets de conseil en stratégie, les guides Vault sont une vraie mine tant pour la préparation des entretiens et des cas que pour les informations données pour chaque cabinet (je crois qu'il existe un guide par cabinet).

La meilleure stratégie : allez à la Fnac et parcourez les ouvrages sur le sujet avant de cibler les meilleurs ouvrages (prenez des notes si vous manquez d'argent).

19 novembre 2007

Comment l'entreprise nous change

"Comment l'entreprise nous change", c'est le titre d'Enjeux-les Echos du mois dernier. En gros on nous explique que la culture d'entreprise nous façonne et modifie notre personnalité, pour le meilleur et pour le pire, parfois consciemment, parfois inconsciemment.

Ainsi, inconsciemment, peut-on prendre modèle sur un responsable direct que l'on admire particulièrement et se retrouver avec les mêmes méthodes mais aussi parfois avec les mêmes travers qui lui...

La culture de mon entreprise m'a-t-elle changé ?

Oui, et plutôt pour le bien je pense. J'ai maintenant un fort esprit d'équipe et de solidarité que je n'avais pas auparavant. J'ai aussi un contact nettement moins guindé avec mes interlocuteurs. En outre je sais m'affirmer quand il le faut. Bref, je suis apparue aux entretiens d'embauche comme quelqu'un d'accessible, bien dans ses baskets, sûre de moi (sans être arrogante) et qui aime travailler en équipe. Je ne suis pas sûre que ces mêmes qualificatifs pouvaient s'adapter à moi 2 ans auparavant. Rien que pour cela, je ne regrette pas les 2 ans que j'ai passé dans ma boîte.

La culture de mon entreprise a peut-être aussi accentué certains de mes traits moins favorables. Ainsi, j'ai toujours cherché l'approbation de mes professeurs puis supérieurs dans mon travail. Travaillant dans une société de conseil où le client est roi et doit être satisfait, je pense que les valeurs véhiculées par mon entreprise ont accentué cette tendance. J'ai maintenant du mal à être critique vis-à-vis du client, à lui dire non (alors que ce serait pour son propre bien). J'en ai conscience, c'est un début...

Y a-t-il des cultures d'entreprise non compatibles ? C'est-à-dire, peut-on naturellement sortir du moule d'une entreprise X pour aller adopter la culture de Y ?

Quand j'ai passé des entretiens d'embauche, on m'a fait remarqué qu'on avait déjà recruté des gens de ma société, et que pour certains cela c'était soldé en "accident industriel". Les gens qui ont 5 ou 6 ans d'expérience dans une entreprise sont très emprunts de la culture et des méthodes développées. Avec mes 2 ans d'expérience, j'étais considérée comme étant "à point", encore adaptable à une nouvelle entreprise même si celle-ci n'avait pas du tout les mêmes valeurs. En gros, d'après ce que j'ai retiré des échanges avec mes nombreux interlocuteurs, une personne à 2 ou 3 ans d'expérience peut s'adapter à une nouvelle culture et même à un nouveau métier. Au-delà, l'entreprise prend un risque.

--> Bref, si vous voulez changer d'entreprise, faites-le dans les premières années (c'est d'autant plus valable si vous souhaitez changer de secteur d'activité).

18 novembre 2007

Les salaires à l'embauche

Quand on fait de longues études, on rêve tous d'avoir un salaire décent dès notre premier job. Les associations d'anciens des écoles font des enquêtes sur les salaires, et quand on rentre dans l'école on prend le classement au pied de la lettre en se disant que c'est ce qu'on touchera. Grosse erreur.

  • Les enquêtes des associations de diplômés

Les enquêtes sont faites auprès d'un échantillon de diplômés et généralement ce sont ceux qui gagnent le mieux leur vie qui répondent (ce qui peut se comprendre). En outre le salaire donné n'est qu'une moyenne et il faut savoir qu'une forte disparité de salaires existe. Le seuil minimal est assez vite atteint (je ne connais personne de mon école engagée à moins de 30k€/an et avec 30k€ ce sont souvent des salaires en province/dans un milieu associatif/dans la comm ou le marketing). Par contre le seuil maximal peut exploser. Dans ma promo nous avions certains étudiants étrangers expérimentés, venus en France pour une raison ou une autre. L'un gagnait plus de 100k€/an (largement). D'autres vivaient dans un pays au niveau de vie plus élevé (d'où des salaires aussi plus élevés). Bref, si 40% gagnent entre 30k€ et 40k€ alors que 10% gagnent plus de 70k€, la moyenne des salaires peut atteindre un niveau... intéressant.

En outre, les réponses publiées prennent souvent en compte le package global (intéressement, participation, primes...). Que certains incluent dans ce qu'ils ont gagné l'an passé le montant de leurs heures sup, la conversion en euros d'avantages en nature (téléphone, ordinateur...) ne m'étonnerait guère.

Enfin, on peut être d'une même promo mais avoir démarré dans la vie active à des moments différents. Je suis promo 2006 mais j'ai commencé à travailler en janvier 2006, non en septembre 2006 (étant sous contrat d'apprentissage, je ne pouvais pas finir avant cette date même si tous mes cours étaient validés pour finir en septembre 05). Du coup, quand l'enquête sur les diplômés arrive, les "vieux" de la promotion peuvent déjà avoir eu le temps de changer de travail et de faire un bond salarial... sans compter que le temps de recherche d'emploi ne veut alors plus dire grand chose. J'ai eu mon job début novembre 05, soit plus de 10 mois avant qu'officiellement je ne sois diplômée et en recherche d'emploi...

  • Les salaires "réels" en débutant

Personnellement en premier salaire je touchais 36,4€ + 4k€ (défiscalisé) en participation/intéressement + différents avantages en nature. Près de deux ans plus tard je gagne 39,5€ + 2k€ de prime exceptionnelle + les 4k€ de participation/intéressement. Les diplômés des autres écoles de commerce gagnaient la plupart du temps entre 30k€ et 35k€ maxi, mais au bout de 2 ans avec le jeu des promotions les salaires sont égalisés entre tout le monde.

Mes camarades dans l'audit gagnaient au début 38k€ en fixe (pour certains Big Four avec 2-4k€ de participation/primes + plus grande latitude que moi à déclarer les heures sup). Même échelle de salaire que précédemment cité pour les diplômés des autres écoles. Voici ce que j'ai trouvé http://forum-scpo.com  sur le sujet (données novembre 07) :

"Sur les salaires, les grands cabinets d'audit ont une grille. La voici pour PwC:

- Groupe 1 (X, Centrale, Mines, Supelec) : 42 K€
- Groupe 2 (HEC, ESSEC, ESCP) : 39,3 K€
- Groupe 3 (SCPO, EM Lyon, EDHEC, Dauphine): 36,5 K€
- Groupe 4 (ESC Grenoble ...): 34,5 K€
- Groupe 5 (ESC Bordeaux, etc...) : 32,5 K€
- Groupe 6 (ESC Toulouse, ESC Marseille, INT Management, Fac): 30,7 K€

Cette grille est à peu près la même dans tous les cabinets d'audit et de conseil. Mazars paie ... mais offre moins de perspectives de carrière. Mazars est cabinet français quasiment inconnu hors de l'hexagone mais si c'est le salaire qui vous motive, foncez chez Mazars d'autant que les augmentations de salaires sont de 15 à 20% tandis que dans les Big 4, on prend 10% chaque année."

Une amie qui voulait absolument travailler dans le marketing a accepté un job de responsable de ventes (je ne me souviens plus du titre exact) en province pour environ 30k€ (sans primes très significatives).

Dans le conseil en stratégie, les débutants commençaient (début 2006, depuis le marché s'est tendu) à moins de 40k€ en fixe, mais avaient un pack de bonus et de primes qui pouvaient atteindre 10k€.

En inspection générale dans une banque très connue, le salaire était en 2006 de 46k€ (ce qui est impressionnant), mais 6k€ (au moins, je ne sais plus si c'est 6 ou 8) était une prime d'itinérance. Les salariés des grandes banques ont aussi accès à des conditions de crédit très privilégiées. Ils touchent en outre une participation/intéressement qui peut être égale à plusieurs mois de salaire. Chez les compagnies pétrolières la participation/intéressement est aussi très très alléchante. Chez L'Oréal, idem (quoiqu'à un degré moindre que chez les pétroliers, quand même).

Généralement mes camarades qui étaient dans l'industrie avaient un salaire fixe tournant autour de 35k€.

--> En fait, même pour un diplômé issu d'une école de commerce parisienne, il était difficile d'atteindre au début un salaire de 40k€, contrairement à ce qui était annoncé dans les news magazines.

  • Les salaires avec 2 ans d'expérience

Si je reste dans ma boîte, je gagnerai bientôt 48k€ en fixe + 5k€ de prime + 5k€ d'intéressement/participation. Ce package est très compétitif et quand je postulais je n'ai pas trouvé d'entreprise proposant autant en tant que tel.

Chez un Big Four on m'a proposé 48€ en fixe (sur 13 mois au lieu de 12), mais pas de participation ni d'intéressement. Et moins d'avantages en nature qu'où je suis. Cependant, sachant que j'étais aussi en cours de recrutement chez un autre Big Four (réputé pour payer plus que le premier), je pense que j'aurais pu faire monter les enchères.

Où je vais je ne vais toucher que ... 44k€. Du coup vous pouvez penser que je perds au change. Mais en fait je gagnerai aussi 6k€/an de primes d'itinérance, une petite participation (je n'escompte pas plus de 1k€), j'aurai aussi des petits per diem, et surtout je ne paierai plus de loyer (800€/mois actuellement) puisque je serai toujours à l'hôtel. Je ne paierai plus de taxe d'habitation et de redevance télévisuelle. Les augmentations seront nettement moins fortes que dans le conseil, mais j'aurais bien assez pour vivre confortablement et épargner. Côté impôts sur le revenu, je ne sais pas comment cela se passera... Et si dans quelques années je ne suis plus satisfaite, je pense que je me serais bâtie un CV suffisamment solide pour revenir dans le conseil.

En audit plus généralement, les salaires au bout de 2 ans tournent autour de 46k€ (sachant que les promotions sont plus "automatiques" que dans le conseil). A 5 ans, un manager dans un cabinet d'audit peut escompter entre 65k€ et 80k€ (65k€, sûr, 80k€ à mon avis c'est quelqu'un qui voit grand!). A 5 ans dans mon entreprise de conseil, un manager touche 70k€ + 8k€ de primes + 6 ou 7 K€ de participation/intéressement + 1 variable que je ne connais pas.

18 novembre 2007

La boussole

Comment décide-t-on de sa carrière professionnelle ?

1- on regarde ce qui se fait dans le milieu familial et on essaie de faire pareil (cas le plus répendu) ou au contraire de faire le contraire

2- on réussi un concours et on regarde quel job on a au bout

3- on a pas le choix, il faut manger donc tout job rémunéré est bon à prendre

4- on a un a priori sur un job et on veut absolument ce boulot

5- on trouve par hasard un job qui nous plaît et on continue dans cette voie

6- on veut gagner un maximum d'argent / une sécurité de l'emploi et on fait tout pour atteindre ce but

Tous ces directions existent sur la boussole de l'orientation, et c'est à nous, en fonction de nos capacités, de notre personnalité, de l'information qu'on détient, de notre réseau, de faire pencher l'aiguille de la boussole dans le sens voulu.

1- Pour moi, il s'agissait de faire le contraire que ce que je trouvais dans mon milieu. Je me sentais gagnée par le syndrome des "poulets de la Cana". Le syndrome des "poulets de la Cana", c'est une vie de fille d'ouvriers faisant comme les autres filles d'ouvriers : un bac technologique (général au mieux), pas d'études supérieures ou des études courtes (bts secrétariat, deug d'histoire ou autre orientation bien féminine) parce qu'il faut gagner des sous fissa pour au final se retrouver à couper des poulets à la chaîne dans l'usine de la région qui recherche toujours de la main d'oeuvre. Et au final être mariée avec 2 gosses avant 25 ans, dans un petit pavillon avec un gentil chien, toujours dans la même ville. Au mieux, finir instit (dans la même région).

J'ai opté pour des études dites "féminines" (bac L) quand même (parce que c'était ce que j'aimais le mieux), mais j'ai fait des études à rallonge : prépa, concours, école, école dans un pays étranger, autre concours, autre école... Pas de mari, pas d'enfants, pas de chien bref pas de fil à la patte. Je voulais être à Paris, j'y suis. Pour faire bouger l'aiguille de la boussole : je me suis beaucoup documentée, je me suis bougée, je me suis projetée dans l'avenir et j'avais dès le début un goût affirmé pour les études (cela aide ^^).

2- Le coup des concours, je l'ai fait, mais j'ai passé des concours qui m'ont ouvert des portes vers des études plus générales. Des camarades d'école ont passé des concours de la fonction publique, et au final... ils exercent un job pas toujours parce qu'ils l'ont choisi, mais juste parce qu'ils ont particulièrement bien réussi telle ou telle note de synthèse d'actualité. Parfois ils tombent sur des jobs qui leur plaît vraiment, parfois non. Ceci dit, les concours de la fonction publique sont notamment très utiles pour les gens qui ne sont pas très peformants en entretien d'embauche (c'est le cas et c'est bien dommage lorsque ces gens sont par ailleurs brillants et travailleurs) ou qui subissent une discrimination à l'embauche.

3- Je me suis beaucoup renseignée donc j'ai pu bénéficier d'un certain nombre d'aides financières de l'Etat (et de l'Europe pour le séjour en Erasmus). Sinon ma famille m'a aidée financièrement et de mon côté j'ai maîtrisé mes dépenses. Quand j'étais étudiante je vivais dans une chambre chez l'habitant (<150€ à payer APL déduites), et à part le train que je prenais pour revenir chez moi, je ne faisais guère de dépenses "superflues" à part l'achat de journaux/magasines et un vêtement de temps en temps. Dès que j'ai pu j'ai opté pour l'apprentissage (pas de frais de scolarité et un salaire confortable pour une étudiante, versé tous les mois). Je pense qu'il ne faut pas avoir une vision court-termiste ("je veux être indépendante et gagner ma vie") mais plutôt se projeter dans le futur ("ok je serai une assistée pendant encore quelques années, je vivrai chichement, mais au final j'aurai la possibilité de faire une carrière et de gagner un salaire bien supérieur à celui que j'aurais touché si j'avais commencé à travailler tout de suite").

4- Les a priori sur les jobs, on a tous eu. J'ai voulu travailler dans le marketing, le stage que j'y ai fait puis les contats que j'ai eu sur le sujet m'en ont dissuadé. C'est proche de la vente et... la vente ne me plaît pas du tout. Une amie voulait travailler dans le luxe. Elle a essayé, et s'est vite heurtée à l'ambience particulière du milieu. J'avais un a priori négatif sur les Big Four, que je n'aurais pas dû avoir... C'est en se documentant, en discutant avec des "insiders" que l'on peut se faire une meilleure idée du job, mais rien ne vaut une "vraie" expérience, d'où l'intérêt de multiplier les stages si on en a le temps et les moyens.

5- le job trouvé par hasard et qui plaît, c'est ce qui m'est arrivé avec l'audit à l'international. Quand j'ai été engagée en apprentissage, cela n'était pas du tout évoqué. C'est arrivé comme cela, un jour. J'ai accepté et... je me suis éclatée. J'en ai fait avec des équipes différentes, dans des milieux différents, et cela correspond bien à mes qualités et défauts.

6- chercher le job pour gagner un maximum d'argent ou un maximum de sécurité d'emploi, j'en ai connu qui ont aussi essayé. Honnêtement, si on est pas bon dans son job et/ou si on ne s'y épanouie pas, on finit par changer d'orientation à plus ou moins long terme.

18 novembre 2007

La suite

Après que la confirmation sur le "job de rêve" soit tombée, j'avais d'autres entretiens de prévus : 1 autre Big Four (celui que je privilégiais), 1 autre petit cabinet de stratégie (je me garde les "gros" pour peut-être plus tard), 1 autre pour un gros cabinet d'organisation à la réputation flatteuse, 1 autre encore chez un industriel pour de l'audit interne.

J'ai téléphoné à tout ce petit monde pour annuler mes rendez-vous. J'ai aussi posé ma démission (processus lourd en fait). Le client a été averti, ce qui est très rare, le jour suivant ma démission (c'était plutôt 15 jours afin qu'on parte, habituellement), la rumeur s'est répendue comme une traînée de poudre... c'est plutôt amusant ^^.

Généralement, dans mon cabinet quand on pose sa démission on est mis "en disponibilité" un mois avant (si ce n'est plus). Dans mon cas... j'ai droit à une nouvelle mission. Bon, on me laisse tranquille, je fais des horaires de "fonctionnaire " (= je ne pars jamais après 18h maintenant), et j'ai une mission sans tâches déplaisantes (plus de RI, plus de plan de paramétrage...). Néanmoins, j'ai l'impression que chaque jour s'étire lentement... Je n'ai plus aucune motivation (j'avais déjà eu du mal à faire comme si de rien n'était le mois suivant ma non-promotion). Bref je rêve de me retrouver ailleurs...

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